Ce reportage sur un tournoi de rugby à la maison d'arrêt de Fleury Merogis fût ma première grosse commande pour un vrai magazine.

J'ai passé prés d'une année à chercher des infos et obtenir les autorisations nécessaires. Hésitant et pas très expérimenté, rien ne fût simple, la route était longue et sinueuse de la petite mairie pour laquelle je bossais à la rédaction parisienne d'Attitude Rugby.

Ça ne m'a pas permis de changer de Porsche mais c'est certainement un des boulots dont je suis le plus satisfait  (bien que le titre ne soit pas de moi )...

En quittant la prison, le dernier jour, soulagé mais claqué , lorsque la grosse porte en ferraille s'est refermé derrière moi, je me suis dit  " Voilà, maintenant tu sais à quoi ressemble  un authentique petit enfer ".

Pour se faire une idée, il suffit de passer 2/3 années dans sa salle de bain, à condition qu'elle ne soit pas trop grande, en compagnie d' un ou deux inconnus, d'aller faire un peu d'exercice si on en a le courage, une heure par jour dans un  terrain vague pouilleux au milieu d' une foule diverse  de gars perdus, vrais durs , de tordus certifiés, de malades mentaux qu'on retrouvera à la douche ,  avec le porno de Canal en guise de réconfort hebdomadaire. C'est une premiere ébauche , c'est encore loin du compte ....

Je n'ai pas l'ambition d'ouvrir ici un débat sur  la façon dont une société moderne doit s'occuper de ceux enfreignent ses lois mais ce qui est certain c'est qu'une fois la peine purgée, il est impossible de prévoir  de quel coté de la force on choisira de se ranger en quittant cette université du crime ....