Rentré en journalisme par une porte de service en rêvant de Doisneau, de l'agence Magnum et d'Albert Londres,  j'arrêtais d'un coup sec une paire d'années plus tard en refermant Balzac et " Les illusions perdues" dont la lecture devrait être obligatoire pour l'obtention d'une carte de presse ...  J'avais fini par me retrouver dans une impasse, chiffon et mal à l'aise.


Je ne pouvais pas toutefois tirer un trait sur ce pan de ma vie, tout jeter rageusement aux orties comme si je m'étais complètement planté... Avec le temps, après la colère et l'amertume, je me suis rendu compte que j'étais juste allé au bout de ce que je recherchais. Ça n'est donc pas un échec et  c'est pourquoi j'ai consacré un moment à me replonger dans mes archives, un retour sur une quinzaine d'années de travail que je ne voulais pas laisser roupiller dans une boite, curieux de ce qui pourrait en sortir.

Je n'avais pas d'idée préconçue sur la forme que j'allais donner à tout ça, mais en épluchant calmement  ces milliers de photographies,  je suis parvenu à trouver un fil conducteur qui me convenait.

De Saint Tropez à Clichy sous Bois en passant par Gaza,  d'un petit roi à la parade entouré de ses courtisans à ce monsieur seul et digne sur une tombe, de la rue en colère à ces beaux jeunes gens qui s'épousent, j'ai fini par comprendre que j'avais passé 15 années à observer, à ma façon, comment vivaient mes amis les humains.

Le jour où mes motivations n'ont plus été les bonnes, je suis passé à autre chose.
Une époque formidable en somme  ....